Les séries de l’été à ne pas manquer

The Loudest Voice (Saison 1 sur Canal + Séries) À travers le biopic du conservateur Roger Ailes, homme de télé qui avait l’oreille des grandes figures du Parti républicain, Tom McCarthy (Spotlight) règle ses comptes avec la droite américaine. Dans The Loudest Voice, le scénariste et son cocréateur Alex Metcalf (Sharp Objets) chargent d’abord leur


nznmogjiodctnzlkos00mmm1lwexmmmtn2m4nddhmwewztgy loude bon

The Loudest Voice (Saison 1 sur Canal + Séries)

À travers le biopic du conservateur Roger Ailes, homme de télé qui avait l’oreille des grandes figures du Parti républicain, Tom McCarthy (Spotlight) règle ses comptes avec la droite américaine. Dans The Loudest Voice, le scénariste et son cocréateur Alex Metcalf (Sharp Objets) chargent d’abord leur protagoniste, ogre engloutissant tout sur son passage, en commençant par ensevelir l’acteur qui l’incarne (Russell Crowe) sous les prothèses. Depuis le lancement de Fox News en 1996, dont Ailes fut le grand architecte («Laissons CNN apaiser le monde. Nous, on s’en tape, on est du côté de l’Amérique», dira-t-il après le 11-Septembre), jusqu’à sa mort en 2017, c’est la situation politique dans laquelle se trouvent aujourd’hui les États-Unis qui se dessine au fil des épisodes. L’homme a beaucoup en commun avec Donald Trump, dont il fut sur la fin très proche: mégalo, parano, et convaincu que les faits valent peu face aux opinions pourvu qu’on les assène suffisamment fort.

Décidément plein de ressources, il incarne aussi l’avant-#MeToo, une sorte de Harvey Weinstein de l’info en continu accusé de harcèlement sexuel par plusieurs collaboratrices. McCarthy s’écoute parfois un peu maudire, à travers Ailes, les néoconservateurs d’autrefois et le pensionnaire actuel de la Maison-Blanche. Mais difficile, devant The Loudest Voice, de ne pas ressentir la même fascination morbide que devant la terrifiante Chernobyl. Ici, c’est le même effarement permanent devant la reconstitution édifiante d’une catastrophe dont on n’a pas fini de mesurer les retombées radioactives: l’effondrement moral de la fabrique de l’opinion en Amérique.

A voir aussi

TUCA & BERTIE (Saison 1 sur Netflix)
Doublées par les humoristes Tiffany Haddish et Ali Wong, Tuca et Bertie sont deux dames-oiselles d’aujourd’hui, cool et trendy. Voilà, tout est dit à propos de ce cartoon signé par l’équipe de BoJack Horseman – dont on retrouve la patte graphique mais pas la mélancolie. Très chouette.

EUPHORIA (Saison 1 sur OCS)
Passé un pilote trash et putassier, la première série teen de HBO se laisse davantage apprécier pour ce qu’elle est: la proposition de Sam Levinson (Assassination Nation) de présenter avec force excès de mise en scène l’adolescence comme une expérience baroque.

FERTILE CRESCENT (Saison 1 prochainement sur Arte)
Arte continue à prendre le pouls de la planète et enverra cette fois Félix Moati en Syrie chercher sa sœur, partie combattre Daech. La série, en tournage, est pilotée par une équipe de scénaristes israéliens (dont ceux de False Flag) et est coproduite avec Hulu.