« On ne pense pas que cette affiche a été dessinée ou produite par Marker, mais elle annonce la présentation, à Besançon, du film À bientôt, j’espère. 1967-1968 ont été de très grandes années pour lui. Il faisait partie de la société collective SLON, devenue plus tard ISKRA. Plusieurs réalisateurs ont pu y proposer des films engagés qui étaient sans producteurs et, pour différentes raisons, censurés. »
«C’est l’une des plus belles photographies de Chris Marker. Elle a été prise pendant une manifestation de Mai 68. On y voit des voitures élevées en barricades rue Gay-Lussac. Il fait le portrait magnifique d’une passante qui ne semble pas du tout perturbée par ce qui se passe autour d’elle. C’est le contraste entre l’avant-plan et l’arrière-plan qui fait la qualité de cette image. »
«Dans les archives de Marker, on a retrouvé un certain nombre de photos de slogans inscrits sur les murs de Paris, qui montrent son intérêt pour le rapport du texte à l’image. On le retrouve dans ses photos, ses images de voyages et ses films, comme Cuba si (1961) et La Bataille des dix millions, tous deux tournés à Cuba. Marker est certes un cinéaste, mais c’est aussi un écrivain, un poète qui a toujours soigné les textes de ses films.»
«Ce collage de Marker reprend des éléments des Jeux olympiques d’été et de Mai 68. C’est la première fois qu’un pays du tiers-monde – comme on les appelait à l’époque –recevait les Jeux. Et, au même moment, il y a eu de violentes manifestations dans la capitale mexicaine. Nous remarquons donc le contraste entre une image de paix et une image de guerre réunies dans ce même collage.»
«Ces planches-contacts témoignent du nombre de photos prises par Chris Marker pendant les événements. Dans Grands soirs et petits matins (1968), William Klein le filme à son insu et on l’aperçoit avec ses appareils, un enregistreur de son et un appareil photo. Dans ses archives, on compte près de trente-cinq mille photographies. En fait, il en prenait en permanence.»
« Cette image, issue d’une série de collages réalisée par Chris Marker un peu après 1968, fait suite à ses expériences de production avec le monde ouvrier. On repère un certain humour et des slogans très politiques propres à l’esprit de Mai 68. En tout, il y a six collages. Tous commentent en quelque sorte les différents métiers
de la production audiovisuelle.»
«Chris Marker. Les 7 vies d’un cinéaste»
Jusqu’au 29 juillet à la Cinémathèque française