Issu d’une famille de paysans, Hubert Charuel signe un premier long métrage brillant qui commence comme une chronique rurale avant de basculer vers le thriller.
Vous avez tourné dans la ferme de vos parents. Quand vous étiez plus jeune, c’était déjà un décor sur lequel vous projetiez des choses ?
Pas du tout, car le cinéma est venu assez tard dans ma vie. Au départ, je voulais être vétérinaire, mais j’étais trop nul en sciences. C’est quand on a commencé à écrire le film avec ma coscénariste, Claude Le Pape, qu’est venue l’idée d’investir ce lieu.
Pour ce qui est de l’atmosphère, qu’est ce qui vous plaisait dans ce lieu? Son côté pas vraiment rénové ?
Oui. Au début, le film est plutôt solaire et naturaliste; puis on bascule dans le thriller, et là l’atmosphère devient plus industrielle, avec la lumière tungstène, la poussière, la paille, la bouse séchée… Ce sont des choses qui, graphiquement, m’intéressent.
Investir le film de genre, c’est pour vous un moyen indirect de parler des angoisses que rencontrent les paysans ?
Je ne voulais pas traiter ces problèmes de manière trop frontale. Je souhaitais surtout parler en creux du rapport émotionnel ambigu entre l’homme et l’animal. Ces vaches, les paysans les aiment, mais en même temps, ils les exploitent.