Comment « Lolita malgré moi » a anticipé la culture des mèmes

En avance sur son temps, ce teen-movie faussement niais a anticipé la culture virale des mèmes, rappelle Little White Lies. Le 3 octobre, la twittosphère célébrait à coups de GIF la journée internationale de Mean Girls, teen-movie plus connu en France sous le nom de Lolita malgré moi. Vous êtes perdus? Petit flash-back explicatif. Il


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En avance sur son temps, ce teen-movie faussement niais a anticipé la culture virale des mèmes, rappelle Little White Lies.

Le 3 octobre, la twittosphère célébrait à coups de GIF la journée internationale de Mean Girls, teen-movie plus connu en France sous le nom de Lolita malgré moi. Vous êtes perdus? Petit flash-back explicatif. Il y a quinze ans sortait aux Etats-Unis cette comédie de Mark Waters devenue instantanément culte, dans laquelle Lindsay Lohan interprétait Cady Heron, une ado timide fraîchement débarquée dans un nouveau lycée qui pactisait avec les « Plastiques » (ce doux nom de gang réveille des souvenirs en vous, ne vous en cachez-pas), une team de midinettes aussi populaires qu’infectes. En référence à l’une des répliques du film, dans laquelle l’héroïne indique un date à son crush (voir le GIF ci-dessous), les internautes postent, les 3 octobre de chaque année, des mèmes cultes destinés à rendre hommage au film et à perpétrer son héritage révolutionnaire.

Car oui, à tous ceux qui proclament en soirée que Mean Girls n’est qu’une romcom à l’eau de rose pour ados pré-pubères, on rétorquera plusieurs choses. D’abord, le film a complètement bouleversé la pop-culture : dans son clip Thank U, Next, Ariana Grande reprend le rôle de Regina George (joué par Rachel McAdams, meilleure peste de toute l’histoire du cinéma), sans parler de Mariah Carey, fan inconditionnelle du personnage qui a repris sa célèbre punchline (« And I was like, Why are you so obsessed with me? ») dans son tube Obsessed. Ensuite, comme le rappelle cet article de Little White Lies, si Mean Girls a autant marqué les esprits et traverse les générations avec une aisance complètement intemporelle, c’est parce que le film, en avance sur son temps sans le savoir, a anticipé la culture des réseaux sociaux grâce à ses répliques courtes et catchy, ses dialogues percutants et réutilisables à l’infini : « Une partie de la popularité du film provient de son style d’écriture: beaucoup de punchlines très courtes et rapides (…) Aujourd’hui, avec l’avènement des gifs, vous pouvez simplement envoyer un screen-shot de vos scènes préférées, au lieu de les recontextualiser » explique Matthew Schimkowitz, spécialiste de la culture des mèmes, à Little White Lies.

Mean Girls semblait ainsi prédestiné à matcher avec notre époque frénétique où tout doit pouvoir se résumer en une image virale -alors même qu’il est sorti en 2004, soit à l’aube de l’avènement des réseaux sociaux. Pour le réalisateur Mark Watters, Mean Girls serait carrément un guide de survie émotionnel pour les jeunes de notre temps : « Les mêmes sont parfaits – ils expriment visuellement ce qu’on ressent. Or Mean Girls est une série de répliques parfaites et délicieuses que vous aimeriez trouver en un rien de temps. Et quelqu’un les a déjà écrites pour vous grâce au film ». Et oui, Mean Girls a un peu inventé un nouveau langage générationnel -mais ce n’est que l’une des innombrables raisons qui fait que vous devez le revoir. Si le sujet vous passionne comme nous, voici une petite bibliographique numérique -pas très orthodoxe mais géniale- des articles qui évoquent le sujet, comme celui du site Medium, et de The Independent. Bonus: les meilleurs mèmes du film regroupés par Harper’s Bazaar.

Image: Copyright United International Pictures (UIP)