Vous connaissez la figure du « Body Snatcher », littéralement le « voleur de corps »? Avec L’Exorciste (1973) de William Friedkin, on s’est tous demandé quel effet ça nous ferait d’être possédé par un corps étranger. L’émission BiTS, diffusée sur Arte, nous fait un petit topo de la représentation, au ciné, de ce monstre sans visage et, dans ce nouveau numéro, on apprend plein de trucs, à commencer par les origines du phénomène, venu de la littérature du 19e siècle (avec leurs nouvelles fantastiques, Dostoïevski et Maupassant en sont les illustres parangons). Arnaud Bordas, auteur de De chair et de sang (2013, éd. Huginn Muninn), nous éclaire là-dessus.
Plus tard, c’est évidemment le ciné qui s’empare du Body Snatcher : Philip Kaufman, Abel Ferrara ou John Carpenter ont mis en scène ce personnage horrifique, symbole de notre société qui sert particulièrement à souligner l’enfermement du citadin dans son environnement, idée sur laquelle l’historien du cinéma Jean-Baptiste Thoret revient. Paranoïa, peur, effet miroir… Ce condensé d’angoisses serait d’autant plus révélateur de notre mode de vie contemporain. Pour aller plus loin, il faut absolument (re)voir L’Invasion des profanateurs (1978) de Philip Kaufman (voir vidéo ci-dessous) qui, pour l’anecdote, prête sa voix au film.