La Permission de Soheil Beiraghi : terrain sensible

Afrooz, capitaine de l’équipe nationale féminine de futsal iranienne, est aux anges : sa formation vient de se qualifier pour la finale de la Coupe d’Asie des nations. Mais au moment d’embarquer pour la Malaisie, elle apprend qu’elle doit obtenir l’autorisation de son mari, dont elle veut divorcer, pour sortir du territoire. Elle doit alors le


Afrooz, capitaine de l’équipe nationale féminine de futsal iranienne, est aux anges : sa formation vient de se qualifier pour la finale de la Coupe d’Asie des nations. Mais au moment d’embarquer pour la Malaisie, elle apprend qu’elle doit obtenir l’autorisation de son mari, dont elle veut divorcer, pour sortir du territoire. Elle doit alors le convaincre. L’Iranien Soheil Beiraghi (lire p. 44) s’inspire d’une histoire vraie et pointe le trouble statut social des Iraniennes, à qui l’État fait croire qu’elles peuvent exercer tous les métiers mais qui sont en fait infantilisées par la loi. La frustration qui en découle affleure à l’écran, notamment dans une scène de course-poursuite où Afrooz (impressionnante Baran Kosari) s’accroche au volant de sa voiture (dont le vrombissement fait écho à son bouillonnement intérieur) pour fuir son mari. En laissant les garants de l’autorité hors champ (le contrôleur aérien, le juge…), Beiraghi figure habilement un manque d’empathie généralisé, tout en suggérant que la lutte pour le droit des femmes iraniennes, ici incarnée par des personnages féminins forts – dont la tenace avocate d’Afrooz –, pourrait bien finir par porter ses fruits.

: de Soheil Beiraghi
Sophie Dulac (1 h 28)
Sortie le 28 novembre