David Lynch n’approuve pas la version Blu-ray de « Lost Highway » éditée par Kino Lorber

Le réalisateur reproche à cette version de ne pas avoir utilisé le négatif original comme matière première. Comme tout cinéaste qui se respecte, David Lynch garde un œil sur ses films même bien après la fin de leur production. Et cette exigence artistique qui colle parfaitement à l’univers ultra maîtrisé et faussement chaotique du réalisateur,


Le réalisateur reproche à cette version de ne pas avoir utilisé le négatif original comme matière première.

Comme tout cinéaste qui se respecte, David Lynch garde un œil sur ses films même bien après la fin de leur production. Et cette exigence artistique qui colle parfaitement à l’univers ultra maîtrisé et faussement chaotique du réalisateur, va sans doute poser quelques problèmes à la boîte de distribution indépendante Kino Lorber qui vient de ressortir Lost Highway en Blu-ray. David Lynch lui-même n’a pas adoubé cette édition. D’après IndieWire, cette version se présenterait comme une restauration inédite du film, agrémentée d’extraits inédits.

Or, sur son compte Twitter, le réalisateur a ouvertement démenti cette information: « Cher Twitter, un Blu-Ray de Lost Highway sera bientôt disponible. Il a été conçu à partir d’éléments anciens et non d’une restauration du négatif original. J’espère qu’une version de la restauration du négatif original arrivera le plus rapidement possible », a tweeté le cinéaste. Comme un appel à passer sur cette édition? On vous laissera débattre intérieurement avec votre conscience de fan lynchien pour savoir si vous l’achetez quand même.

En tout cas, Kino Lorber, redoutant sûrement de perdre toute une communauté d’acheteurs potentiels chez les aficionados du réalisateur, a réagi en expliquant que comme Lynch n’était pas intéressé pour travailler sur la restauration avec eux, il n’était pas possible, sans son autorisation, d’utiliser le négatif original: « Nous avons contacté M. Lynch par courrier électronique pour superviser et colorier un nouveau transfert 4K (à partir du négatif de la caméra d’origine) et obtenir son approbation pour la douzaine de suppléments que nous avions prévu d’inclure. Une fois que nous avons su qu’il n’était pas intéressé pour travailler avec nous, nous n’avons pas eu d’autre choix que de dialoguer avec Universal et de faire avec les extras que nous avions déjà acquis ». Avec ou sans la bonne restauration, ça vaut toujours le coup de revoir Lost Highway, film noir magistralement déroutant sur la versatilité des images et de l’identité, qui frôle sans cesse l’expérimental pour mieux éconduire son spectateur dans les limbes de Los Angeles.

Image: Copyright Ciby Distribution