Des rom-com américaines à Climax de Gaspar Noé, Midsommar est nourri d’un tas de références inattendues.
Esthétique apaisante, lumière solaire mêlée d’une pointe de grotesque, intrigue qui promet de fouiller les blessures du passé… Sur le papier, Midsommar a tout pour ouvrir la voie à une nouvelle génération de films horrifiques fondée sur le malaise et l’étrange – tout comme Hérédité, déjà, prenait la forme d’un freak-show familial plus que d’un film d’épouvante. Mais le formalisme radical d’Ari Aster et son goût pour les sous-textes psychologiques ne sont pas nés de nulle part. En cinéphile averti, le réalisateur a confié à IndieWire les 10 films qui ont nourri la création de Midsommar.
Tenez-vous bien, cette sélection est loin d’être une compilation d’horreur classique telle qu’on l’attendait. D’abord parce qu’Ari Aster ouvre le bal en déclarant son amour pour les comédies romantiques et les teenage-movies des années 1990 – Clueless notamment -, expliquant qu’il voulait depuis des années faire « un film de rupture » greffé à un récit d’horreur folklorique. Midsommar commence par une rupture avortée (Dani et Christian, les deux héros, étant sur le point de se séparer quand un deuil familial pousse Christian à emmener Dani avec lui à un festival pour ne pas la laisser seule), et c’est avec Modern Romance d’Albert Brooks en tête qu’Ari Aster a modelé cette intrigue.
Une désintégration progressive du couple également inspirée par Scènes de la vie conjugale d’Ingmar Bergman. Dans une citation plus évidente, Ari Aster cite Dogville de Lars Von Trier, parabole cruelle et cathartique sur la perversité humaine, mais aussi Le Narcisse Noir et Les Contes d’Hoffman de Michael Powell et Emeric Pressburger pour les gammes de couleur et le technicolor à la fois flamboyant et inquiétant. Impressionné par Climax de Gaspar Noé, le réalisateur s’en est nourri pour créer une sensation d’oppression permanente, comme si les personnages, pourtant sobres, faisaient un voyage cauchemardesque au cours duquel toutes leurs sensations étaient hallucinées. Le film sort en dans nos salles le 31 juillet. Voilà de quoi rendre l’attente encore plus insoutenable.
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