Avec son deuxième long métrage, Nicolas Pariser confirme sa capacité, rare dans le cinéma français, à représenter avec acuité le monde politique à l’écran.
Après avoir exploré dans Le Grand Jeu son versant obscur et romanesque (celui des barbouzes et des groupuscules gauchistes), il s’intéresse ici à un personnage public, ancré dans le quotidien. Maire de Lyon, Paul Théraneau (Luchini, génial) est un vieux briscard de la politique gagné par la lassitude, jusqu’au jour où Alice Heimann, jeune philosophe embauchée comme conseillère (Anaïs Demoustier, idoine), vient bousculer sa routine et stimuler sa réflexion.
Les conversations de ces deux-là se retrouvent ainsi au cœur d’une brillante comédie, peuplée de savoureux seconds rôles, autour du désenchantement et des peurs contemporaines. Fan de Rohmer et Chabrol, Pariser opte pour une esthétique « ligne claire » et une chaleureuse image 35mm. Dosant subtilement cruauté et compassion, il donne à voir l’impuissance d’hommes politiques à qui on demande avant tout, comme on l’entend à plusieurs reprises dans le film, de savoir « inventer un récit ».
Alice et le maire de Nicolas Pariser, Bac Films (1h45). Sortie le 2 octobre
Image d’ouverture: Copyright Bac Films