Vous n’en pouvez plus de l’odeur des marrons, des chansons et des biscuits mignons… mk2 Curiosity a la parade ultime : des films pour Noël garantis sans films de Noël, pour traverser la période des fêtes avec une tonalité décalée. On débute ce best-of d’hiver avec Riens du tout (1992) de Cédric Klapisch, dans lequel Fabrice Luchini campe le nouveau PDG d’un grand magasin. Le réalisateur orchestre un petit théâtre des passions humaines, tantôt risibles, tantôt touchantes, à l’aide de saynètes au rythme endiablé. On y retrouve son goût pour les gags décalés, les situations cocasses, qui cachent l’air de rien une satire du monde de l’entreprise et de ses rivalités de couloirs.
On se donne ensuite rendez-vous au Québec, avec Xavier Dolan et ses Amours imaginaires (2010), long métrage littéraire et sophistiqué sur les ardeurs déçues d’un trio amoureux charismatique (Xavier Dolan, Monia Chokri et Niels Schneider). Puis direction l’Amérique, où Robert Altman posa sa caméra pour filmer le Kansas City des années 1930, qui vibra au rythme du jazz et de la corruption pendant la période de la Grande Dépression (Kansas City, 1996).
« Les Amours imaginaires » de Xavier Dolan
Désabusé par les comédies romantiques téléphonées et clichées ? On vous propose de revoir Elle et lui de Leo McCarey (1939), mélo sophistiqué sur un play-boy et une chanteuse qui se rencontrent sur un paquebot et se promettent de se retrouver six mois plus tard au sommet de l’Empire State Building… Pour ceux qui ne seraient pas d’humeur festive, on recommande La Merditude des choses de Felix van Groeningen (2009), une saga familiale flamande qui décrit la misère sociale comme une malédiction qu’on se refile de génération en génération, en essayant de la noyer dans l’alcool. Ambiance garantie. Sans oublier When You’re Strange de Tom DiCillo (2010), docu qui nous entraîne dans l’univers hypnotique et halluciné des Doors, grâce à des images d’archive démentes – « come on baby, light my fire » risque d’être votre refrain de Noël.
À voir sur mk2 curiosity : « Elle et lui » de Leo McCarey
Les petits se régaleront avec des films d’animation aussi variés que Les Enfants de la pluie de Philippe Leclerc ou Les Voyages de Gulliver de Dave Fleischer – tandis que parents et enfants pourront se réunir autour d’un grand classique, aussi politique que ludique, de Charlie Chaplin : Un roi à New York (1957), dans lequel le réalisateur dézingue subtilement le maccarthysme.
La sélection complète, disponible à partir du 16 décembre sur mk2 curiosity :
Vincent Delerm à propos d’Antoine Doinel (2021, 12’, France)
Un roi à New York de Charles Chaplin (1957, 105’, États-Unis)
Les amours imaginaires de Xavier Dolan (2010, 95′, Canada)
Riens du tout de Cédric Klapisch (1992, 95’, France)
Kansas City de Robert Altman (1996, 116’, États-Unis)
Elle et lui de Leo McCarey (1939, 116’, États-Unis)
La merditude des choses de Felix van Groeningen (2009, 107’, Belgique)
When you’re strange de Tom DiCillo (2010, 86’, États-Unis)
Les Enfants de la Pluie de Philippe Leclerc (2002, 82’, France)
Les voyages de Gulliver de Dave Fleischer (1939, 77’, États-Unis)
Jean-François de Tom Haugomat (2009, 6’, France)