La nouvelle : Laïs Decaster

La jeune cinéaste réinvente la figure de la jeune fille avec « Elles allaient danser », un court métrage de docu-fiction récompensé au FIFIB en octobre, dans lequel deux banlieusardes déambulent dans les rues de Paris un soir d’été.


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La sexualité est une affaire politique. C’est ce que nous racontent en sous-texte les films de Laïs Decaster. Dans Jsuis pas malheureuse (2019), bricolé de ses 18 à ses 23 ans avec une petite caméra, sans objectif précis mais avec l’intuition que quelque chose se passait, elle filmait ses copines d’Argenteuil parler à bâtons rompus: désir, Tinder, masturbation, fantasmes, garçons, filles, amitié…

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Parmi ses influences, elle cite le travail d’Alain Cavalier, de Chantal Akerman ou de Guillaume Brac: « Ce qui me plaît, dans ces films-là, c’est que les choses de la vie deviennent hyper intéressantes, et c’est rassurant de se dire que notre vie peut aussi être un film, si on la regarde bien. » Avec Elles allaient danser, la jeune cinéaste, ancienne étudiante de Paris-VIII et de La Fémis, donne un nouveau chapitre extrêmement drôle et émouvant à ses obsessions: « Parler de ça avec mes copines, c’est ce que je préfère dans la vie, ce sont les moments les plus intenses. On plonge dans l’histoire de l’autre, on s’oublie soi. » Son prochain film devrait suivre les mêmes thématiques que les précédents… Mais cette fois-ci sur un tatami de judo.

Elles allaient danser de Laïs Decaster (30 min)

Photographie : Julien Liénard pour TROISCOULEURS