En ouverture, quelques intertitres détaillent la situation à Memphis : un fort taux de pauvreté et de criminalité qui ne permet plus d’investir dans ce qui a fait le rayonnement de la ville, la musique, et plus particulièrement la soul. Reste un îlot, la Stax Music Academy, organisme extrascolaire porteur de l’héritage du fameux label Stax Records sur lequel émergèrent, à partir du début des années 1960, des grandes voix de la soul : Otis Redding, Isaac Hayes, Carla Thomas…
Les ados s’y retrouvent en général à la fin de la journée pour apprendre ce qui fait le « Memphis sound » – une soul au fort parfum de gospel et de blues, avec un doigt de country –, mais surtout pour comprendre son évolution au regard des combats sociaux menés par les citoyens afro-américains depuis la création du label… Hugo Sobelman conduit une réflexion passionnante sur la façon dont s’incarne aujourd’hui cette musique cruciale dans la lutte pour les droits civiques des Noirs américains – notamment dans les scènes où les professeurs interrogent leurs étudiants sur la résonance qu’ont sur eux les paroles des standards. Les cours prennent alors l’allure d’une agora citoyenne, esquissant une pédagogie idéale basée sur le partage du vécu.
Soul Kids d’Hugo Sobelman, Jour2fête (1 h 15), sortie le 24 novembre
Image (c) Jour2fête