« En corps » de Cédric Klapisch : de chair et d’os

Avec ce portrait frontal d’une danseuse en pleine réinvention, Cédric Klapisch poursuit une réflexion sur le corps et ce qu’il raconte de nos élans intimes. L’occasion d’infuser son cinéma d’un rapport toujours plus évident à l’émotion et aux dialogues vifs.


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Promise à une flamboyante carrière d’étoile, Élise (épatante Marion Barbeau de l’Opéra de Paris) se blesse lors d’une représentation. Par peur de ne plus jamais remonter sur scène, elle entame un cheminement chaotique pour rencontrer d’autres arts dans lesquels s’épanouir, tout en évoluant dans un rapport difficile au père (Denis Podalydès, étonnant) …

Intéressé par le deuil et la transmission, Cédric Klapisch interroge le passage délicat à l’âge adulte, l’adieu à l’enfant qui s’agite encore en nous et à celui que l’on est longtemps aux yeux de nos parents. Très friand des scènes de dialogues – souvent burlesques (François Civil et Pio Marmaï n’y sont pas étrangers) – entre amis, amants et parents proches dans lesquelles s’exprime en des mots simples la recherche de sens, le réalisateur exprime aussi un intérêt grandissant pour le corps.

« Deux moi » de Cédric Klapisch : solitude urbaine

Deux moi (2019) amorçait déjà une salvation par la pratique organique de la danse, comme si, en « redescendant » dans leur corps, les personnages retrouvaient leurs esprits… et échappaient à une glorification stérile de l’intellect. C’est toute l’idée déployée par Klapisch dans ce nouveau film, dans lequel le corps quitte l’éther pour gagner des surfaces plus concrètes et, comme Élise, rêver plus près du réel.

« L’Auberge espagnole » de Cédric Klapisch reviendra bientôt en série

En corps de Cédric Klapisch, Studio Canal (1 h 58), sortie le 30 mars.

Image: © Emmanuelle Jacobson-Roques – CQMM