C’est l’événement culturel à ne pas manquer en cette période de réouverture. En collaboration avec mk2 (société éditrice de TROISCOULEURS) et la Fondation Kiarostami, le Centre Pompidou organise, du 19 mai au 26 juillet 2021, une exposition (en accès libre) et une rétrospective intégrale autour de l’œuvre magique et protéiforme d’Abbas Kiarostami (1940-2016), réalisateur de films inoubliables (Où est la maison de mon ami ?, 1987 ; Le Goût de la cerise, Palme d’or 1997 ; Like Someone in Love, 2012), mais aussi photographe, dessinateur, poète et graphiste.
Incarnation contemporaine du poète persan, mystérieux personnage ne retirant que rarement ses célèbres lunettes fumées, citoyen du monde engagé pour les libertés… Abbas Kiarostami était un peu tout ça à la fois.
A travers des œuvres graphiques, des séries photographiques, des séquences de films reconnus ou moins connus, parfois inédits (certains films, dont les pellicules ont été très endommagées, ont fait l’objet d’un minutieux travail de restauration, engagé par mk2 il y a plus de 10 ans) et la présentation d’expérimentations numériques audacieuses, l’événement nous conduira dans les recoins les plus discrets comme les plus éclatants de son histoire, de ses années Kanoon (l’Institut pour le développement intellectuel des enfants, qu’il fonda en 1969 en Iran, où il tourna ses premiers courts-métrages et qui devint un incontournable centre artistique) à sa consécration internationale. Une déambulation à l’image des trajets zigzagants qui parsèment son cinéma à la fois sensible, inventif et spirituel.
En accompagnement, on vous conseille vivement la lecture de l’essai Kiarostami (éditions Verdier, 320 p.) du théoricien français d’origine iranienne Youssef Ishaghpour, qui rassemble deux publications que l’auteur avait consacrées en 2001 et 2012 à son ami, ainsi que la transcription d’une discussion passionnante entre les deux hommes (dont vous pouvez lire des extraits ici). Dans ce recueil, Youssef Ishaghpour apporte à l’œuvre cinématographique et photographique de Kiarostami un nouveau regard politique, historique et philosophique. A lire également : Abbas Kiarostami. L’oeuvre ouverte d’Agnès DeVictor et Jean-Michel Frodon (Gallimard, 304 p.), qui aborde le parcours multiple de l’artiste.
Pour compléter en beauté ce programme, Carlotta Films proposera à partir du 10 juin une rétrospective de chefs-d’œuvre et inédits d’Abbas Kiarostami. Au programme : dix longs et sept court-métrages à découvrir en salles. De son côté, Potemkine rééditera en version restaurée les premiers films du réalisateur, réunis dans un coffret collector intitulé Les années Kanoon, ainsi que 24 Frames, La Trilogie de Koker, Le Goût de la cerise, Le Vent nous emportera (VERSIONS RESTAURÉES DVD/ BLURAY). On pourra également voir sur la plateforme MUBI une sélection de films du réalisateurs, disponibles à partir du 4 juin.
: Abbas Kiarostami, exposition et rétrospective intégrale, du 19 mai au 26 juillet 2021 au Centre Pompidou