Dans À la vie, Aude Pépin, qui avant de réaliser ce documentaire a été journaliste pour Canal+ ou France 5, fait de Chantal Birman, sage-femme depuis près de cinquante ans, sa première héroïne de cinéma. Filmant ses soins pratiqués post-partum (après l’accouchement) et ses conversations plus intimes sur son avortement clandestin, la réalisatrice novice trouve la bonne distance avec cette personnalité fièrement engagée et résolument moderne. Peu attentive à cette admiration, Chantal Birman ne s’adresse jamais à la caméra, qui la filme pourtant en gros plan, n’y prête presque pas attention tant elle semble pleinement investie dans son métier et son activisme.
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« Je pourrais mourir pour l’avortement », affirme-t-elle à l’une de ses proches, déclaration qu’elle réitère devant une classe d’étudiantes en maïeutique. Le plus frappant reste toutefois ces images de femmes en pleurs, captées par une photographie caressante et bienveillante, et les paroles chargées de réconfort de la sage-femme. Retardant ses adieux avec Chantal Birman, Aude Pépin accouche d’un film plein d’affection et au regard aussi tendre que celui des nourrissons sur leur maman.
À la vie d’Aude Pépin, Tandem (1 h 18), sortie le 20 octobre
Image (c) Copyright Tandem