LE FILM : CASTELLO CAVALCANTI
Arborant une combinaison Prada pour rendre grâce au commanditaire du film, Jed Cavalcanti plante sa formule 1 dans le petit village italien qui porte son nom. Jason Schwartzman donne son débit de mitraillette et sa gestuelle ultrarapide de métronome à ce pilote malchanceux ultrapressé qui se laisse gagner par la torpeur des Italiens dont il a troublé la soirée et dont un vieil homme se révèle être son ancêtre. Jed est l’alter ego de Wes Anderson, qui a tourné, avant la sortie de son Grand Budapest Hotel (2014), cet hommage à Federico Fellini.
« The French Dispatch » : un hommage gracieux et rocambolesque
Le cinéaste américain conserve son sens du détail dans les costumes et les décors baignés par la lumière orangée de Darius Khondji (Seven de David Fincher, Midnight in Paris de Woody Allen), et sa précision extrême dans la mise en scène, tout en nous embarquant dans un hommage tourbillonnant au cinéma de Fellini. Au son d’une mélodie qui rappelle celles de Nino Rota, un élégant paparazzo, sorte de cousin de Marcello Mastroianni dans La Dolce Vita, dévale le village en scooter. Jed, lui, s’attable auprès de son aïeul avec un plat de spaghetti. En posant sa caméra dans ce village, réminiscence de celui d’Amarcord (1973), le cinéaste confronte joyeusement la rythmique de ses films à la nonchalance d’un passé italien fantasmé.
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LE REALISATEUR : WES ANDERSON
Image : Wes Anderson (c) Capture d’écran Youtube
The French Dispatch est sorti en salles le 27 octobre, mais Wes Anderson est déjà en train de tourner près de Madrid son nouveau long métrage, Asteroid City au casting aussi pléthorique que ses dix films précédents. En 1996, il réalise Bottle Rocket avec l’acteur Owen Wilson, rencontré à l’université du Texas et qui va lui rester fidèle sur tous ses longs métrages à l’exception de Moonrise Kingdom.
Dans The French Dispatch, le cinéaste compose un casting pléthorique d’immenses acteurs pour redonner vie à un Angoulême des années 1960. Tout comme il explorait la Mitteleuropa dans le Grand Budapest Hotel (2104) à travers les récits de ses occupants fantasques, ce film rend hommage à la France à partir des témoignages de journalistes d’une publication américaine à Paris. Anderson donne libre cours à son goût du récit dans ce recueil d’histoires qui rend hommage au cinéma et la chanson française qu’il connaît bien pour avoir vécu à Paris.