« Unicorn Wars » : des mignons à l’assaut

Déjà très remarqué pour ses courts et un long métrage d’animation (« Psiconautas »), l’Espagnol Alberto Vázquez imagine avec « Unicorn Wars » une guerre sans pitié entre Oursons et Licornes. Le cinéaste joue d’un trouble où le mignon percute le gore.


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Devant Unicorn Wars, on pense un peu à Itchy et Scratchy dans Les Simpson, une parodie de Tom et Jerry dont sont fans Bart et Lisa et dans laquelle un chat et une souris se mutilent de la manière la plus violente qui soit. Car dans l’univers d’Alberto Vázquez, une forêt magique convoitée par une armée d’oursons est habitée par des licornes, dont la légende dit que le sang promet une beauté éternelle.

Deux frères nounours, l’égoïste et insensible Célestin et le doux et rêveur Dodu sont alors enrôlés dans le bataillon qui doit livrer la conquête finale, et trucider les licornes. Si le contraste entre l’esthétique enfantine et l’horreur saisissait par l’humour noir mordant des scénettes qui rendaient hilares nos Simpson, le pari d’un long métrage fonctionnant seulement sur cet argument aurait pu être lassant.

Mais Alberto Vázquez s’en tire avec les honneurs grâce au souffle épique et à la poésie macabre qu’il donne à son film, reprenant les codes des films de guerre dans ce qu’ils ont de plus psychologique et tortueux. Le contraste entre le mignon et le gore est alors moins utilisé à des fins de rire morbide que pour nous déstabiliser, nous plongeant de manière déconcertante dans des abîmes de noirceur que le lyrisme de l’animation sait rendre avec puissance.

d’Alberto Vázquez (UFO distribution, 1h32), sortie le 28 décembre