« Avant l’effondrement » d’Alice Zéniter et Benoît Volnais : jeunesse à vif

[CRITIQUE] L’écrivaine Alice Zeniter signe son premier film, coréalisé avec Benoît Volnais. Reflet de son époque, « Avant l’effondrement » met en scène les dilemmes d’une jeunesse tiraillée par une foule de questionnements politiques et sociaux.


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Peut-on refuser la fin du monde sans minimiser les aléas climatiques ? Faut-il croire aux thèses collapsologistes ? Continuer d’investir les institutions démocratiques, ou mener la révolution ? Ce film se fait le reflet d’une jeunesse parisienne confrontée à son époque. Tristan, 35 ans, directeur de campagne d’une candidate (de gauche) aux législatives, voit sa vie basculer : quelques jours avant les élections, il reçoit un test de grossesse anonyme positif, et l’idée de transmettre une maladie génétique héréditaire dont il craint d’être atteint l’obsède. Avant l’effondrement brasse des thèmes qui irriguent le débat public – et l’œuvre d’Alice Zeniter (notamment son dernier roman, Toute une moitié du monde).

Elle transpose ces réflexions sociales et politiques à l’écran pour la première fois, y ajoutant au passage une foule d’autres plus intimes – sur la parentalité, la maladie, la mort, l’amour, l’amitié… Un résultat convaincant (même si la multitude des thématiques abordées donne parfois le tournis) grâce à une énergie communicative, des choix de montage originaux, un joli casting (Niels Schneider, Ariane Labed, Souheila Yacoub) et une justesse dans la mise en scène des dilemmes que doit affronter cette jeunesse plus si jeune.

Avant l’effondrement d’Alice Zeniter et Benoît Volnais, Pyramide (1 h 40), sortie le 19 avril

Image (c) Pyramide Distribution