5 : c’est le nombre de cinéastes en Compétition officielle ont déjà reçu au moins une fois la Palme d’or : Nuri Bilge Ceylan, Hirokazu Kore-eda, Ken Loach, Nanni Moretti et Wim Wenders. Du lourd, donc.
2 : c’est le nombre de documentaires sont en Compétition officielle, Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Ania et Jeunesse de Wang Bing – il n’y avait pas eu de docu dans cette catégorie depuis 2004 avec Mondovino et Fahrenheit 9/11. Un hasard après le sacre de Toute la beauté et le sang versé de Laura Poitras à la Mostra de Venise et de Sur l’Adamant de Nicolas Philibert à la Berlinale ?
Festival de Cannes 2023 : la liste des films en Sélection officielle
65 ans : c’est l’âge moyen pour les réalisateurs briguant la Palme, 52 ans pour les réalisatrices. Le collectif 50/50 note la corrélation entre la hausse de la représentativité féminine et le rajeunissement de la Compète.
1 : il y aura cette année un seul premier long métrage en Compétition, Banel & Adama de Ramata-Toulaye Sy, jeune cinéaste française d’origine sénégalaise diplômée de La Fémis en 2015, à l’origine du court métrage Astel (2021).
Festival de Cannes 2023 : ce qui se cache derrière l’affiche officielle
GROS PLAN SUR… Une semaine de révolte
On compte bien braquer notre longue-vue sur la défricheuse Semaine de la critique, avec ses premiers et seconds longs métrages en compétition. Sa déléguée générale, Ava Cahen (qui l’an dernier a révélé les pépites Aftersun de Charlotte Wells et About Kim Sohee de July Jung), nous a teasé un cru plein de luttes. « Levante de Lillah Halla est un film queer et contemporain qui oppose au conservatisme qui ronge la société brésilienne une vision sororale et rassembleuse. La Jordanie fait son entrée à la Semaine avec Inshallah a Boy d’Amjad Al Rasheed, portrait d’une femme active veuve qui lutte pour ses droits dans une société patriarcale qui lui impose surtout des devoirs. »
Les films de genre Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu et Sleep de Jason Yu parlent respectivement de rébellion adolescente en Malaisie (« un teen movie fantastique, quelque part entre Junior de Julia Ducournau et Tropical Malady d’Apichatpong Weerasethakul ») et de remise en question du modèle familial en Corée du Sud (« une comédie dramatique horrifique sur le couple, avant et après arrivée du premier enfant, dans la veine du cinéma de Bong Joon-ho. ») Bonne nouvelle : les sept films en compète ont un distributeur et seront donc projetés en salles en France.
Ava Cahen : « Je défends l’idée d’une critique généreuse, amoureuse, porteuse »
Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu (c) Jour2fête
COURTS METRAGES : Un festival possédé
Un festival de mauvais esprits, voilà ce qu’on veut. Et c’est ce que semblent proposer quelques courts auxquels on sera très attentifs. D’abord, Julia Kowalski, qu’on avait découverte avec son coming-of-age ténébreux Crache-Cœur en 2015, nous revient avec J’ai vu le visage du diable (Quinzaine des cinéastes), film d’exorcisme dont l’action se situe en Pologne, produit par Yann Gonzalez, qui promet déjà de nous posséder. Autre film-rituel très attendu, Boléro (Semaine de la critique) de Nans Laborde-Jourdàa (dont on avait adoré Léo la nuit), dans lequel le retour d’un danseur dans ses Pyrénées natales va se muer en immense procession. Quant à Mathilde Chavanne, avec Pleure pas Gabriel (Semaine de la critique) – au sujet de la peine d’un jeune homme –, elle nous propose le retour de Dimitri Doré, dont l’interprétation d’un ado meurtrier dans Bruno Reidal nous hante encore. En plus de la tristesse, nous délivrera-t-elle du mal ? • Quentin Grosset
Festival de Cannes 2023 : découvrez la sélection de la Semaine de la critique
5 premiers films excitants
Banel & Adama de Ramata-Toulaye Sy – Sélection officielle – Compétition
Cette jeune réalisatrice diplômée de La Fémis débarque directement en Compète avec son premier long sur un tout jeune couple mis à rude épreuve par les conventions de son village sénégalais.
How to Have Sex de Molly Manning Walker – Un certain regard
Trois amies en vacances à Majorque s’adonnent à un rite de passage typiquement britannique : perdre leur virginité dans des
fêtes orgiaques. On tient peut-être le Spring Breakers anglais.
Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu – Semaine de la critique
Dans la Malaisie rurale, une ado voit son corps muer de façon inquiétante (en tigre, comme le suggère le titre ?), alors qu’une crise d’hystérie collective frappe les collégiennes… Grrr !!!
Le Ravissement d’Iris Kaltenbäck – Semaine de la critique
On est ravis de retrouver Hafsia Herzi, ici dans la peau d’une sage-femme débordée qui s’occupe de l’enfant de sa meilleure amie, jusqu’à s’enfoncer dans un mensonge inextricable.
Vincent doit mourir de Stephan Castang – Semaine de la critique
Notre chouchou Karim Leklou, poursuivi par des inconnus qui veulent le tuer sans raison ? On s’insurge, mais on a hâte de découvrir ce que cache ce pitch mystérieux et parano.
Image d’ouverture : How To Have Sex de Molly Manning Walker (c) Nikolopoulos Nikos