John Braine s’est inspiré de Bel-Ami de Guy de Maupassant, son classique favori, pour raconter l’histoire de Joe Lampton, jeune homme pauvre qui débarque dans une petite ville pour travailler comme fonctionnaire. Il regarde avec envie les gens de l’élite, leurs belles voitures, leurs villas, leur élégance décontractée, et tombe amoureux de Susan, fille d’une famille pleine aux as. Seulement, s’il la convoite, c’est d’abord comme signe d’élévation sociale, « parce qu’elle me donnait les moyens d’obtenir la clef qui ouvrait le coffre où se cachaient mes ambitions ».
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La bonne société permettra-t-elle qu’un péquenot comme lui force ses portes, ou le renverra-t-elle à ses amours avec une autre femme, plus âgée que lui mais de son rang ? Sur ce thème éternel de la revanche sociale, Braine signe un roman magnifique, d’une belle facture classique. C’est aussi un tableau de l’Angleterre des années 1950, incomplètement relevée de la guerre, avec la subtile stratification sociale qui règne en province. Énorme succès en 1957, le roman a été adapté l’année suivante par Jack Clayton sous le titre Les Chemins de la haute ville avec Laurence Harvey et… Simone Signoret ! Soixante ans après, il n’a pas pris une ride.
de John Braine (traduit de l’anglais par Sarah Londin, Les Éditions du Typhon, 376 p., 20 €)