Elie Grappe prépare son prochain film

Après le très remarqué « Olga », sur le parcours d’une gymnaste ukrainienne, le jeune cinéaste franco-suisse prépare son prochain long métrage, « Belle-Île ».


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Le Groupe Ouest, un laboratoire de films européens qui accompagne tous les ans des projets de longs métrages, vient d’annoncer les huit lauréats de son appel à projets. Parmi eux, Elie Grappe, qui est actuellement en train de développer son nouveau film. Comme le rapporte L’Humanité, la résidence d’écriture organisée par le Groupe à Plounéour-Trez dans le Finistère va lui permettre de développer son projet durant neuf mois, sous la supervision des scénaristes et cinéastes chevronnés Marcel Beaulieu, Ralitza Petrova, Pablo Agüero et Delphine Gleize.

Le synopsis de Belle-Île est le suivant : « Un après-midi d’août 1934, cinquante-six garçons s’évadent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer. Ils se dispersent sur l’île. Dépassé, la colonie offre vingt francs à quiconque ramènera un fugitif. Locaux, pêcheurs, touristes, tout le monde se joint à la chasse… »

Elie Grappe, dont le précédent film, Olga, résonnait fortement avec l’actualité dramatique en Ukraine – ce qui lui avait valu une reprogrammation dans les salles mk2 en mars – s’entoure cette fois-ci du romancier Victor Jestin (La chaleur aux éditions Flammarion) pour l’écriture de ce nouveau film en costumes. Le réalisateur, qui s’inscrit dans une démarche militante, précise : « C’est un moment hyper tendu politiquement après la crise de 29, avec des traces de la première guerre mondiale et Hitler au pouvoir en Allemagne. Il me semble pouvoir entrer en écho avec des questions d’aujourd’hui ». Une fois de plus, le cinéaste mêlera petite et grande histoire.

« Olga » : haute voltige

Là où Olga – prix SACD à la Semaine de la critique à Cannes en 2021 – mettait en lumière les révolutions ukrainiennes à travers le regard d’une jeune gymnaste immigrée en Suisse pour le championnat européen durant les événements d’Euromaïdan, Belle-Île devrait, en relatant la montée des nationalismes en Europe au début des années 1930, entrer en collision avec nos politiques contemporaines.

L’idée d’intégrer la résidence collaborative du Groupe Ouest réjouit Elie Grappe, lui qui souhaite « casser l’hégémonie du réalisateur qui connaîtrait son sujet mieux que personne » par l’entraide entre auteurs. Il y recherche la cohérence dans la narration, soutenue par une pluralité d’avis : « Il n’y a rien de mieux que la choralité de cet atelier pour interroger un film avec des gens qui ont d’autres expériences, points de vue et manières de faire ».

Image: Olga © ARP Sélection