« L’Été nucléaire » de Gaël Lépingle : dans l’attente de l’explosion

Dans un premier long métrage de fiction aux allures de thriller crépusculaire, Gaël Lépingle dépeint la jeunesse à l’heure d’une menace nucléaire invisible et donne à Shaïn Boumedine un rôle de grande amplitude.


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Victor, vingtenaire à la vie rangée, profite d’un footing en solitaire lorsqu’il croise ses amis au bord d’une route de campagne. Un accident vient d’avoir lieu dans la centrale nucléaire qui se dresse non loin : les voilà contraints de se confiner dans une ferme proche. Alors qu’ils se préparent à l’arrivée du nuage radioactif, doutes et espoirs émergent…

S’il touche par moments au film de genre, option anticipation, L’Été nucléaire s’attache surtout à étudier les réactions de jeunes gens confrontés à une situation de crise aussi inédite que toxique. Comment, lorsque surgit la perspective d’une potentielle contamination et, pire, d’un décès, les rapports entre les membres d’un groupe se redessinent-ils ? …

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Doublement récompensé au Festival International de Cinéma à Marseille (FID) pour ses deux premiers films, Julien (2010) et Seuls les pirates (2018), Gaël Lépingle travaille autant la matière fictionnelle que documentaire, et utilise ici le huis clos comme un véritable laboratoire des effrois et des passions. À ce film parcouru d’émotions brutes, capturées à la volée, l’énigmatique Shaïn Boumedine apporte une aura aussi sensuelle que fantomatique. Comme si Victor, son personnage, se faisait l’ange annonciateur du chaos intime qui s’opère au sortir de l’adolescence et renverse toutes les certitudes.

L’Été nucléaire de Gaël Lépingle, Le Pacte (1 h 25), sortie le 11 mai

Image : © Bathysphere Productions