La Gifle de Claude Pinoteau
Si elle a fait ses premiers pas au cinéma quatre ans plus tôt dans Le Petit Bougnat de Bernard Toublanc-Michel, c’est dans le film générationnel La Gifle qu’Adjani explose en ado intense qui se rebelle contre l’autorité de son père, un célibataire bourru (Lino Ventura).
Isabelle Adjani : « J’ai eu un passage où j’étais en guerre contre mon corps »
L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut
L’année suivante, François Truffaut a le coup de foudre et la choisit pour jouer Adèle Hugo, la fille du célèbre écrivain, perdue dans une obsession amoureuse pour un lieutenant anglais. Sur le plateau, Adjani, 19 ans, résiste à Truffaut, 44 ans, lui-même perdu dans une obsession pour elle.
Possession d’Andrzej Żuławski
Le cinéaste polonais donne un rôle dément à Adjani, qui avoua vingt ans après regretter de l’avoir joué tant il était éprouvant. Dans sa partition la plus sombre, elle campe l’épouse d’un homme jaloux et disjoncte – notamment dans une scène de métro hallucinante –dans un Berlin dissocié par le Mur.
Mortelle randonnée de Claude Miller
La folle cavale d’un détective (Michel Serrault) et de la jeune meurtrière (Isabelle Adjani) qu’il est censé filer mais qu’il confond progressivement avec sa fille disparue. Le scénario (écrit par les Audiard, père et fils), aussi poignant que délirant, offre à Adjani un rôle d’écorchée vive à multiples facettes.
Subway de Luc Besson
En 1985, Adjani endosse un rôle qui marqua les esprits cette fois moins pour sa complexité dramatique que pour son style dark unique : cheveux relevés en crête et robes gothiques, elle plonge avec panache dans le métro où se planque le héros et dans l’univers futuristo-punk de Luc Besson.
L’Été meurtrier de Jean Becker
La même année, elle crève l’écran en bimbo qui enflamme un village provençal, rôle que Jean Becker a écrit pour elle, mais qu’elle a hésité à accepter en raison des scènes de nu. Son personnage révèle une noirceur et une profondeur vertigineuses – et finit par sombrer, là encore, dans la folie.
Camille Claudel de Bruno Nuytten
Après deux ans aux États-Unis, elle retrouve la France et Bruno Nuytten pour adapter la biographie de la sculptrice Camille Claudel, collaboratrice et amante d’Auguste Rodin. Encore un immense rôle pour Adjani, qui interprète viscéralement cette artiste de génie… qui finit à l’asile.
La Reine Margot de Patrice Chéreau
Dans ce film d’époque théâtral et sanglant, Adjani campe la fille de Catherine de Médicis, prise dans les intrigues de cour à la veille du massacre de la Saint-Barthélemy. Un rôle baroque qui vaut à l’actrice son quatrième César (après ceux obtenus pour Possession, L’Été meurtrier et Camille Claudel).
Le monde est à toi de Romain Gavras
En 2018, on la découvre dans le rôle le plus drôle de sa carrière sur grand écran, en mère outrancière et castratrice d’un petit dealeur (Karim Leklou) qui tente un gros coup en Espagne. Elle prouve qu’elle excelle aussi dans le registre comique et que l’autodérision lui sied comme un gant.
La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld
Après dix ans de discrétion au cinéma, elle revient dans un rôle choc : celui d’une prof de lettres qui pète un plomb et prend sa classe de collégiens en otage. Délestée de l’injonction à la séduction, Adjani amorce un virage vers des rôles plus politiques. Et empoche son cinquième César.
Image : La Reine Margot (c) Collection Fondation Jérôme Saydoux-Pathé – Pathé Production