Star du clavecin, la Polonaise installée en France Élisabeth Chojnacka a électrisé les scènes des années 1970 à 1990 en remettant au goût du jour un instrument suranné à coups de coiffure flamboyante, tenues sexy et fougue irrésistible. En guise d’hommage, le Flamand Jan Martens a pris à bras-le-corps le répertoire de cette personnalité immanquable et très médiatisée, dans le solo Élisabeth Gets Her Way.
En sept tableaux, qui sont autant de pièces musicales soigneusement choisies, le chorégraphe dévoile progressivement un portrait de cette figure aussi atypique que virtuose, pour qui ont composé György Ligeti et Iannis Xenakis. Seul au milieu d’une grande scène, il déplie des chorégraphies, scénographies et costumes différents à chaque tableau, qui tisse chacun un dialogue sensible avec la musique de Chojnacka.
La gestuelle statique du danseur, simple mais précise, révèle une humilité touchante, sans tomber dans le piège de la surenchère. Ces moments de danse sont ponctués par des archives sonores et visuelles qui confèrent une dimension documentaire délicieusement vintage à cette création. L’occasion de découvrir une figure éblouissante, qui touchera à coup sûr les mélomanes comme les profanes.
Élisabeth Gets Her Way de Jan Martens, du 4 au 13 juillet au Théâtre de la Ville (1 h)
Image (c) Luis Xertu