Un triomphe conte l’histoire d’un comédien (joué par Kad Merad) largué dans tous les sens du terme : par sa femme il y a plusieurs années, par sa fille qui le délaisse au profit de ses études, par la profession qui ne lui offre plus de rôles. Quand il accepte d’animer un bref atelier théâtral en prison, l’expérience lui donne le déclic : il va essayer de monter, pour une représentation officielle en public, En attendant Godot de Samuel Beckett avec ces prisonniers qui passent eux aussi leur temps à attendre.
S’il emprunte les chemins balisés du feel-good movie, le deuxième long métrage d’Emmanuel Courcol (après Cessez-le-feu en 2017) tire son épingle du jeu grâce à la complicité de sa belle troupe d’acteurs (Sofian Khammes, Lamine Cissokho, Pierre Lottin…) dont l’énergie bien dosée n’atteint jamais la surchauffe.
Dans le récit, les liens d’amitié et l’estime de soi se tissent patiemment, aidés par l’appui discret de la directrice de la prison, superbe personnage de l’ombre interprété par la toujours fine Marina Hands. La méthode, pour permettre à ces êtres de s’insérer dans une société qui les rejette, est connue : c’est la solidarité, ici montrée avec une modestie et une simplicité assumées qui redonnent à cette notion parfois galvaudée toute sa force.
Un triomphe d’Emmanuel Courcol, Memento Films (1 h 46), sortie le 1er septembre
Image : Copyright Memento Films Distribution