Dans une boutique surannée, un vieil homme fait glisser son couteau sous la couenne d’une énorme pièce de viande, découvrant la chair crue. De celle-ci jaillit alors une forme bibendumesque qui se transforme en femme. C’est elle, la madame Nikuko du titre ; et la voilà, grosse, bruyante et extravertie, qui lance l’une des blagues potaches dont elle raffole…
Tout le projet de l’animé japonais est résumé dans cette séquence d’ouverture : d’un côté, la finesse du dessin, la beauté des lumières rasantes et la richesse des détails du décor ; de l’autre, un sens du burlesque résolument assumé, qui confère au film toute son originalité. Aussi prompte à engloutir la nourriture qu’à faire confiance à des hommes qui ne le méritent pas, madame Nikuko va de ville en ville avec sa fille, Kikurin, jusqu’à atterrir dans un petit port de pêche à flanc de montagne.
La première y trouve un emploi, la seconde une amie, puis un mystérieux garçon. La chance sourit à Madame Nikuko raconte l’amour filial et le passage à l’âge adulte, mais aussi, par ses références (Mon voisin Totoro) et son penchant pour le cartoon, une société japonaise qui ne laisse que peu de place à la beauté des gens hors norme.
La chance sourit à Madame Nikuko d’Ayumu Watanabe,
Eurozoom (1 h 37), sortie le 8 juin