Dans une interview récente pour TRAX, Rebeka Warrior nous apprenait qu’elle et Maud Geffray avaient toutes deux vécu leur adolescence à Saint-Nazaire, qu’elles ne se connaissaient pas encore à cette époque, mais qu’elles étaient bien allées aux mêmes fêtes sur la plage, près des blockhaus, ou écoutant Thunderdome et Manu Le Malin sur les parkings.
RÈGLE DE TROIS — Maud Geffray, quelle cinéphile es-tu ?
Il y a sûrement comme une volonté de la part des deux musiciennes de revenir et réinventer cette époque avec ce duo, même d’imaginer que leur rencontre était écrite, que leur alliance avait déjà eu lieu dans les limbes ou ailleurs : « Il y a quelque chose qui nous lie/ nous vivons toutes les deux la nuit » ou plus loin « Tu me ramènes à nos destins. » D’où cette atmosphère envoûtante et quasi fantastique de ce clip-rituel, où l’on voit l’actrice, mannequin, et militante trans Rose Walls se connecter de manière occulte avec une bande de femmes qui va l’aider à s’émanciper sous la lune du petit matin.
« Way Out » : Maud Geffray sort un sublime clip rêveur inspiré par le cinéaste Wang Bing
Ce morceau intense et suspendu voudrait comme retenir ce temps fantasmé d’une jeunesse à Saint Nazaire. Ce qu’il y a de plus beau, c’est qu’il prend la forme d’un serment entre les deux artistes : « Nous allons vers la même lumière / Nous buvons le même venin/ As-tu décidé d’un cimetière/ Que je réserve dans le même coin. »
Image (c) capture d’écran Youtube
Le clip de la semaine : « Break », l’échappée rurale de Maud Geffray
