Les rapports de domination surgissent dans les corps avec Gisèle Vienne. Cette quadra franco-autrichienne dévoile, depuis le début des années 2000, une esthétique magnétique qui mêle théâtre, arts visuels, danse et marionnette. Elle se plaît à déployer une atmosphère visuelle et sonore soignée pour mettre en avant des sujets pesants, souvent emprunts de violence, comme dans Showroomdummies, où les corps se muaient en poupées manipulables.
Regarder la violence : entretien croisé entre Gisèle Vienne et Vincent Le PortTHEÂTRE – « L’Etang » de Gisèle Vienne
Cette année, elle signe L’Étang, une pièce hypnotique, adaptée d’une œuvre de jeunesse de l’écrivain suisse-allemand Robert Walser. Adèle Haenel y incarne un enfant qui feint le suicide pour attirer l’attention d’une mère maltraitante. À travers leurs postures et attitudes, les actrices, comme engluées sur scène, incarnent avec subtilité les rapports de domination, dans lesquels apparaissent en filigranes violences intrafamiliales et poids de l’inceste.
« Jerk », le film passionnant (et ultra troublant) de Gisèle Vienne
L’Étang de Gisèle Vienne, du 10 au 15 mai au Théâtre des Amandiers (Nanterre)
Illustration : Anna Parraguette pour TROISCOULEURS