« Je crois que la seule façon d’évoluer culturellement, c’est d’évoluer individuellement, » explique Santigold par mail. « Ça demande de l’honnêteté envers soi-même et une volonté de creuser dans toute la boue, le passé, les traumatismes que nous portons tous. J’utilise ma musique comme un outil pour ma propre évolution, elle m’aide à faire une partie de mon travail personnel, et j’espère qu’elle peut inspirer d’autres personnes. » High Priestess, Ushers of the new world, The Last you No Paradise invitent ainsi à renouer avec la spiritualité, de manière pratique, transcendante et transformatrice, face aux dangers (climatiques notamment) qui nous menacent.
Et si ce quatrième album s’inspire des Negro Spirituals – chantés par les communautés chrétiennes afro-américaines depuis le XIXe siècle -, il conjugue son message d’espérance avec des sonorités toujours aussi variées, bénéficiant de collaborateurs talentueux (Rostam, Boys Noize, Dre Skull, P2J, SBTRKT, JakeOne, Psymun…), Santigold concevant la production comme un travail collaboratif. A 45 ans, cette artiste rare, mais toujours visionnaire et audacieuse, continue de nous inspirer.
Si ton album était un film ?
« Ce serait un film sur une femme qui disparaît et personne ne sait où elle est allée. En fait elle a glissé dans d’autres dimensions, et elle est vraiment là depuis le début, observant les choses sous d’innombrables perspectives différentes, qui changent la façon dont elle se voit et voit sa vie. Il y a peut-être déjà des films qui s’en approchent, comme Everything Everywhere All At Once. »
Spirituals de Santigold (Little Jerk)
Image (c) Frank Ockenfels