D’intenses scènes de négociation parsèment Les Promesses d’Hasan. Négociation par rapport au champ qu’Hasan cultive, car l’agriculteur cherche à éviter qu’un pylône soit installé en son milieu, ce qui le priverait d’une partie de ses récoltes. Et négociation avec sa conscience, puisque, pour préserver sa propriété, il faudrait qu’il convainque ses voisins d’accepter cette installation électrique sur leur terrain. En même temps, la perspective d’un futur pèlerinage à La Mecque avec son épouse l’amène à s’interroger sur la probité de ses actes, et sur ses erreurs passées.
Si Semih Kaplanoğlu cède parfois à un symbolisme un peu évident, sa manière sensorielle d’évoquer l’agitation intime de Hasan par les vibrations de son environnement a quelque chose de fascinant. C’est surtout le rythme paisible du film, bercé par la brise, qui est à la fois troublant et inattendu, parce qu’il contraste avec les tempêtes intérieures du vieil homme. Cette lenteur contemplative se calque sur la cadence de son inquiétude, qui le consume doucement, en distillant un grand sentiment de mélancolie.
Les Promesses d’Hasan de Semih Kaplanoğlu, ARP Sélection (2 h 28), sortie le 3 août
Image (c) Kaplan Film/Sinehane