Libérées, extravagantes, les pièces de Marlene Monteiro Freitas font du bruit, prennent de la place, explosent dans tous les sens. Attitudes et costumes aux accents carnavalesques y sont omniprésents, rappelant son héritage cap-verdien, comme la musique live, qui ajoute une touche de folie supplémentaire à son cabaret étrange et déjanté. Le Festival d’automne à Paris lui consacre cette année un portrait, l’occasion de se familiariser avec son travail en huit pièces ; dont une création, ÔSS, qui explore la symbolique des os, conçue en collaboration avec la compagnie inclusive de l’île portugaise de Madère, Dançando com a Diferença. Chaque pièce apparaît comme un théâtre des sensations, où tout est exacerbé.
La musique résonne avec véhémence dans Guintche, qui convoque un musicien de jazz imaginaire, incarné par la chorégraphe, ondulante, grotesque, sur la musique de Henri « Cookie » Lesguillier et Simon Lacouture. L’occasion de dévoiler une myriade de mimiques, dans la filiation de la danseuse allemande Valeska Gert. Elle façonne également cette danse du visage fascinante dans Bacchantes. Prélude pour une purge, inspirée de la pièce d’Euripide, où huit interprètes grimaçants se livrent à un rituel dionysiaque aux allures de fanfare. Les corps y apparaissent comme démesurés, à l’image de son univers, aussi chatoyant que protéiforme.
> du 29 septembre au 20 décembre au Festival d’automne à Paris
Image : D’ivoire et chair – les statues souffrent aussi (c) Pierre Planchenault