« Double foyer » de Claire Vassé : amour moderne

[Critique] Centrée sur un couple de parents qui choisissent de vivre séparément tout en continuant à s’aimer, la première réalisation de Claire Vassé pose des questions contemporaines en optant pour un style plein de légèreté, de poésie et d’ouverture aux sentiments.


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Attachée à la peinture utopique de nouveaux modes d’organisation familiale, Claire Vassé – ancienne critique de cinéma et autrice de six romans – imagine pour son premier long l’histoire d’un couple de parents qui s’aime, mais décide de faire appartements séparés, l’idée étant de garder au quotidien un élan de désir et de curiosité pour l’autre.

Consciente qu’un tel sujet pourrait passer pour une préoccupation de riches propriétaires, la cinéaste présente au contraire un couple de la classe moyenne : Lili (Émilie Dequenne) est agente immobilière, tandis que Simon (Max Boublil) est garagiste. Et si les deux tourtereaux vivent d’abord dans une bulle de bonheur au sein d’un Toulouse ensoleillé, les soucis de l’existence (comme la maladie d’un père, incarné par Michel Jonasz) viennent remettre en question cet équilibre.

S’autorisant de nombreuses libertés stylistiques, le film intègre d’apaisantes chansons fredonnées par les personnages et laisse une place aux esprits invisibles et aux réapparitions. Claire Vassé parle en cela d’amour avec grâce en s’éloignant d’une approche sociologique pour faire le judicieux choix de l’inventivité et du lyrisme.

Double Foyer de Claire Vassé, Nour Films (1 h 25), sortie le 21 février