« Il pleut dans la maison » de Paloma Sermon-Daï : chronique d’un été

Une sœur et un frère livrés à eux-mêmes un été en Belgique… Avec « Il pleut dans la maison », Paloma Sermon-Daï réalise un coming-of-age social d’une bouleversante tendresse et s’impose comme une voix singulière dans le paysage du jeune cinéma d’auteur.


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Présenté à la Semaine de la critique en mai dernier, Il pleut dans la maison est la première fiction de la réalisatrice Paloma Sermon-Daï, mais pas son premier film. Avant de s’attaquer à la chronique douce-amère de cette fratrie en proie à l’abandon, la cinéaste belge de 30 ans a regardé son propre frère et sa mère dans Petit Samedi (2023). Makenzy et Purdey (Lombet), les deux interprètes et personnages d’Il pleut dans la maison, font aussi partie de sa famille (neveu et nièce) – elle avait déjà enregistré leur évidente cinégénie dans son film de fin d’études, Makenzy.

C’est peu dire que le passage à la fiction de Paloma Sermon-Daï est empreint d’un rapport extrêmement vif au réel. Celui qu’elle met ici en scène est de ceux dont le cinéma naturaliste et la chronique sociale ont dessiné les contours avec, parfois, la menace du stéréotype. L’une des beautés du film est justement de ne jamais donner la sensation de devoir reconstituer un milieu pour témoigner de sa rudesse, de sa précarité. Car Il pleut dans la maison ne discourt sur rien ni sur personne, mais fait suffisamment confiance aux moyens du cinéma, à sa mise en scène sobre et précise, à son orientation solaire, pour saisir par la fiction toute la puissance romanesque et politique de ses personnages flamboyants.

Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, Condor (1 h 22), sortie le 3 avril

Image (c) Condor