«Ah ouais, c’est une star, il va faire Paris Match.» Dans son bar de quartier, où l’acteur nous a donné rendez-vous, le barman le chambre affectueusement quand il le voit poser devant l’objectif de notre photographe. On n’est pas Paris Match, mais les premiers à interviewer Michael Zindel seul à seul, sans l’équipe du film Le Dernier des Juifs, dans lequel on l’a trouvé génial, comme sorti des cases d’une BD de Riad Sattouf.
Il y joue le rôle de Bellisha, jeune homme de 27 ans un peu gauche et bien mytho, mais hyper créatif et foncièrement gentil, qui vit encore avec sa mère (Agnès Jaoui) dans un HLM de cité, et tente de la rassurer quand celle-ci s’inquiète du départ soudain de la communauté juive locale, à laquelle ils appartiennent.
Dans le film, l’acteur de 30 ans, silhouette longiligne et voix enfantine, a mis beaucoup de lui : sa kippa-pastèque, son jouet en forme de dinosaure qu’il s’amusait à placer en loucedé dans le décor, ou bien une appli pour modifier sa voix et enregistrer des raps, dont il dit avoir usé et abusé pendant le confinement («j’ai sorti un clip sur YouTube, je pensais faire le buzz, mais j’ai fait cinq cents vues»)…
Celui qui dit adorer les mimiques d’une Catherine Frot ou d’un Patrick Dewaere a grandi à Paris, où il a suivi une licence de cinéma à Paris-VIII. Il a réalisé des courts barrés (No panic à Copernic, Rital Mitsouko), avant que sa cousine ne le branche avec Noé Debré, qui l’a engagé pour jouer dans le court Une fille moderne (2019). « Noé aime bien les choses qui sortent de l’ordinaire, et moi j’aime bien les gens qui aiment les choses qui sortent de l’ordinaire », répond-il, quand on l’interroge sur leur duo. Sans mentir, l’acteur-réalisateur a tout pour nous épater dans les prochaines années.
: Le Dernier des Juifs de Noé Debré (Ad Vitam, 1h30), sortie le 24 janvier
Photographie : Julien Liénard pour TROISCOULEURS
