Sur un rivage islandais, Didi promet à Una, elle aussi étudiante en école d’art, qu’il va annoncer à sa copine sa décision de rompre. Le lendemain, il meurt sur la route lors d’une explosion accidentelle à l’intérieur d’un tunnel. Una doit alors faire son deuil en silence tandis que la copine de Didi, après avoir appris la triste nouvelle, la rejoint avec des amis en amont des funérailles…
Plus lumineux qu’il n’y paraît de prime abord, When the Light Breaks de Rúnar Rúnarsson tire d’un tragique récit de deuil une mise en scène feutrée et assez subtile, surtout dans sa manière de figurer ce qui déchire ce groupe de jeunes sur une île où, en été, le soleil ne se couche pratiquement jamais. Par le recours au plan long, Rúnarsson fait apparaître dans le creux de ses scènes une série de petites fêlures qui viennent peu à peu briser les personnages autant que les séquences, en apparence assez rigides, auxquelles ils prennent part.
Tout en variant à chaque fois les situations, le film enchaîne ainsi les déchirures jusqu’à épouser la dynamique inverse, lorsque les deux femmes endeuillées se rendent compte qu’elles ont partagé ce qu’il y a de plus précieux au monde : les derniers sentiments d’un être solaire, juste avant que la lumière ne s’éteigne.
Le Festival de Cannes se tiendra cette année du 14 au 25 mai 2023.