Lilith Grasmug : « Mes personnages cassent souvent les codes sociaux. »

[Nos 25 de moins de 25] Avec une précision délicieuse de la langue, elle s’enthousiasme des mondes qu’elle explore, au cinéma comme dans la vie. En 2025, on verra l’actrice, qui a électrisé Langue étrangère de Claire Burger ou La Morsure de Romain de Saint-Blanquat, chez Arthur Harari.


Lilith Grasmug
Lilith Grasmug © Julien Liénard pour TROISCOULEURS

En 2018, la Parisienne magnétisait Sophia Antipolis de Virgil Vernier, puis en 2021 elle faisait gronder la révolte dans Oranges sanguines de Jean-Christophe Meurisse. En 2024, on a pu voir cette admiratrice de Marguerite Duras en jeune femme ivre de désir dans la Suisse du XIXe siècle dans Foudre de Carmen Jaquier. « Mes personnages cassent souvent les codes sociaux quant à ce qui est attendu d’une jeune femme victime d’abus. Si je me trouve plutôt calme, une intranquillité me traverse. »

Une ambivalence qu’a aussi convoquée Claire Burger pour Langue étrangère, dans lequel l’actrice de 23 ans campe la timide Fanny, lycéenne mal dans sa peau propulsée chez sa correspondante allemande, et qui lui vaut d’être nommée pour les Révélations des César 2025.

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« Le film porte une vision assez lucide de la géopolitique actuelle, car c’est une utopie de penser que le lien entre deux pays est éternel. C’est aussi vrai à l’échelle intime ; on a dû lutter en permanence pour maintenir le dialogue sur le tournage. » Lycéenne timorée dans La Morsure de Romain de Saint-Blanquat, film atmosphérique de vampires, Lilith Grasmug s’apprête à rejoindre Léa Seydoux pour le nouveau long métrage kafkaïen d’Arthur Harari. « J’ai un attrait pour la pensée complexe, qui déplace les points de vue. »