Steve Carell en 5 rôles surprenants 

La seule mention du nom de Steve Carell vous évoque sûrement une de ses cultissimes scènes de « The Office ». Des « That’s what she said » douteux à son tube « Goodbye Toby », son potentiel comique n’est plus à prouver. Mais sa capacité à incarner des rôles plus sombres et torturés non plus. À l’occasion de la sortie de « Blue & Compagnie » dans lequel il double une attachante créature imaginaire, on a eu envie de se replonger dans la filmographie (bien fournie) de cet acteur qu’on adore.


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#1 : Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2006)

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Porté par l’énorme succès de 40 ans toujours de Judd Apatow (2005), dans lequel il tient le rôle principal, Steve Carell s’impose comme une des figures phares de la comédie américaine des années 2000. Mais il ne se désintéresse pas pour autant du genre dramatique et rejoint dès 2006 la joyeuse troupe du film choral culte, Little Miss Sunshine.

Sous les traits de Frank, oncle suicidaire passionné de Proust, il embarque avec le reste de cette famille atypique dans un road-trip rocambolesque à bord du – désormais mythique –  van jaune pétant avec un objectif : accompagner Olive (Abigail Breslin), la plus jeune de la famille, à un concours de mini Miss. Aux côtés de Toni Collette (mère de famille surmenée), Alan Arkin (grand-père toxico au langage fleuri) ou encore Paul Dano (ado névrosé ayant fait un vœux de silence), le comédien américain abandonne ses mimiques légendaires et opte pour la douceur et la sobriété. Sans dissimuler pour autant son talent pour délivrer des punchlines sarcastiques bien pensées. 

#2 : Foxcatcher de Bennett Miller (2014)

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Après avoir enchaîné les comédies populaires (le remake du Dîner de cons, The Dinner en 2010) et romantiques (Crazy, Stupid, Love 2011), Steve Carell trouve dans Foxcatcher le rôle le plus sombre de sa carrière. Celui de John E. du Pont, un riche philanthrope dérangé et assoiffé de pouvoir qui jette son dévolu sur deux frères (Channing Tatum et Mark Ruffalo), lutteurs professionnels pour lesquels il devient un mentor vampirique. Métamorphosé à l’aide d’une prothèse nasale imposante et d’un maquillage vieillissant, l’interprète de ce personnage opaque adopte un phrasé saccadé et des jeux de regards intenses pour installer brillamment le malaise dans chacune de ses scènes. 

Récompensé du prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2014, ce thriller glaçant inspiré d’une histoire vraie, marque un véritable tournant dans la carrière du comédien et lui offre sa première (et bien méritée) nomination à l’Oscar du meilleur acteur. 

#3 : Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis (2018)

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Troisième arrêt dans notre périple à travers sa filmo : Bienvenue à Marwen de Robert Zemeckis. Ici, pour notre plus grand bonheur, deux Steve Carell s’offrent à nous. D’abord avec le personnage de Mark Hogancamp, un ancien illustrateur de guerre devenu amnésique après une agression violente.

Cherchant à surmonter ses douleurs passées, il rejoue des scènes de sa vie à l’aide de figurines, vivant toutes dans le village fictif de Marwen pendant la Seconde Guerre mondiale. Grâce à des effets visuels savamment travaillés, l’acteur américain se transforme également en une poupée plastique aux airs de GI Joe : le Capitaine Hogie, parachutiste héroïque et alter ego de Mark dans ce monde fictif. 

Comme souvent avec le cinéaste américain – à qui on doit notamment l’excellente saga Retour vers le futur – , les scènes d’actions spectaculaires, rejouant ici des affrontements entre soldats, laissent place à un message plus profond. Dans Bienvenue à Marwen, c’est bien la puissance de l’imagination qui est célébrée et ce conte intime, explorant la manière dont l’art aide à guérir les traumatismes, offre à Steve Carell sa partition la plus émouvante. 

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#4 : The Morning Show de Jay Carson (2019)

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Qui de mieux qu’un acteur sympathique à souhait pour incarner l’ignoble Mitch Kessler, animateur d’un talkshow américain accusé d’harcèlement et agressions sexuelles ? Ce choix de casting habile permet à la passionnante série The Morning Show, qui suit les coulisses d’une matinale américaine secouée par le mouvement MeToo, de déconstruire les idées reçues sur les agresseurs, tout en dénonçant une industrie du divertissement complaisante.
En donnant vie à ce personnage masculin horriblement banal mais nuancé et qui se révèle à la fois charismatique, vulnérable et détestable, Steve Carell ajoute une carte supplémentaire à son éventail de jeu. Ce rôle laisse peut-être moins de place à la performance, mais nous glace par son réalisme. L’attachant (quoi que déjà un peu problématique) Michael Scott semble désormais bien loin… 

#5 : Blue & Compagnie de John Krasinski (2024)

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L’année 2024 marquera-t-elle le grand retour de Steve Carell à la comédie ? En tout cas, en prêtant sa voix à Blue, adorable ami imaginaire épaulant une fillette de 12 ans dans une aventure folle visant à réunir chaque adulte avec le compagnon imaginaire de leur enfance, il délivre de purs moments de comédie. Ce qui nous rappelle presque la belle époque de The Office, impression renforcée par la présence de son comparse John Krasinski (l’inoubliable Jim Halpert) devant et derrière la caméra.

Si ce n’est pas la première fois que le comédien s’essaie au doublage – il incarnait déjà le grincheux Gru dans la saga Moi, moche et méchant – , il est ici tout à fait à son aise sous les poils de Blue. Heureusement car pour ce récit initiatique qui questionne notre capacité à garder notre âme d’enfant même dans les moments les plus durs, il fallait dénicher l’interprète parfait pour toujours trouver le bon ton, entre la plaisanterie et le sérieux. Et on le sait maintenant, Steve Carell excelle dans ce numéro d’équilibriste. 

Image : © Warner Bros. France