« Love Lies Bleeding » de Rose Glass : génial thriller sous stéroïdes avec Kristen Stewart  

Après son premier long métrage « Saint Maud », petit phénomène du film d’horreur sorti en 2019, la Britannique Rose Glass met les bouchées triples avec ce délirant film noir lesbien et gore qui plonge Kristen Stewart dans la peau d’une redneck raide dingue d’une bodybuildeuse hyper sexy (la révélation Katy O’Brian).


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Situé dans les années 1980, avec son esthétique de néon à la Nicolas Winding Refn et sa B.O. vénéneuse signée Clint Mansell, Love Lies Bleeding raconte une histoire d’amour, de cavale en rond dans un bled américain paumé, d’échappée fantasmagorique d’un patriarcat étouffant, mais c’est avant tout une histoire de corps et de fluides.

Kristen Stewart écrit une « stoner girl comedy »

Employée déprimée d’une salle de gym miteuse, sœur d’une mère de famille (Jena Malone) battue par son mari (Dave Franco), fille rebelle d’un mafieux local terrorisant (Ed Harris), Lou (Kristen Stewart) entrevoit enfin une échappatoire à son calvaire quand sa route croise celle de Jackie (Katy O’Brian), sublime bodybuildeuse d’Oklahoma qui tente de rejoindre Las Vegas pour gagner un concours de gonflette.

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Coup de foudre immédiat, Jackie s’installe chez Lou le lendemain de leur première fois… Émaillé de références à la culture lesbienne autant qu’à l’histoire du cinéma de genre (du mainstream No Country for Old Men des frères Coen au cinéma bis, comme L’Attaque de la femme de cinquante pieds de Nathan Jura), Love Lies Bleeding parvient à maintenir un équilibre miraculeux, jonglant entre les codes pour happer dans sa spirale d’érotisme (les scènes de sexe sont particulièrement réussies), de vengeance très body horror (pleine de vomi, de muscles prêts à éclater et de viscères) et de libération (pas tendre avec toutes les femmes).

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Le tout saupoudré d’un humour à la fois subtil et féroce dans lequel Kristen Stewart excelle, passant un nouveau cap dans la profondeur de son jeu. Une sorte de Thelma et Louise sous stéroïde et testo, qui « reboote » le film noir et le cinéma queer américain, laissant des images qui vont devenir à coup sûr iconiques. Et engendrer, on l’espère, plein de petits, maintenant que Rose Glass a entériné ce que les sœurs Wachowski avaient prouvé il y a presque trente ans avec Bound : qu’un thriller centré sur une romance lesbienne pouvait être captivant.

Love Lies Bleeding de Rose Glass, Metropolitan FilmExport (1 h 44), sortie le 12 juin

Image : © Metropolitan FilmExport