Avec 17 avant-premières mondiales, la Compétition internationale rassemble des cinéastes de renom et des talents émergents, mais aussi des formes classiques et du cinéma expérimental. Dans ce cadre, le deuxième film de l’année du prolifique Hong Sang-soo, By the Stream – évidemment avec Kim Minhee -, se retrouve en lice. Adepte des récits ancrés dans le journalier, le cinéaste coréen propose avec ce film de poursuivre son exploration de la création – il suivait un jeune cinéaste dans In Water – pour narrer la mise en scène d’une pièce de théâtre dans une université pour femme…
SUPERCUT : Hong-Sang Soo, l’art de la bonne descente
Autre narrateur du quotidien, Wang Bing sera en compétition avec la deuxième partie de sa trilogie Youth : Youth (Hard Times). Jeunesse (Printemps), en compétition officielle au Festival de Cannes 2024, est le premier film de sa saga contemporaine et suit la vie des travailleurs du textile de la région de Shanghai.
Wang Bing : « La jeunesse est synonyme de progrès politique »
Parmi nos autres cinéastes favoris en lice, le français Virgil Vernier s’invite à la fête avec Cent mille milliards. Le réalisateur de place sa nouvelle histoire à Monaco et livre avec ce récit un portrait acerbe du paradis fiscal de la Côte d’Azur.
Décryptage: Les villes imaginaires de Virgil Vernier
Hors compétition, l’événement gâte les festivaliers en projetant 11 films, dont 10 présentés en première mondiale et un en première internationale. Parmi les titres, on note le nouveau film du cinéaste Bertrand Mandico : Nous les barbares. Spécialiste des trips fantomatiques et des réinventions de mythes, comme nous l’a prouvé le poétique et violent Connan (2023), le cinéaste nous invite à suivre dans ce récit quatre personnages qui se présentent comme les actrices du film. Ces dernières proposent de nous guider à travers les décors fantomatiques et les créatures infernales qui peuplent le plateau.
Bertrand Mandico : « Je tente d’aller vers un questionnement très frontal et politique »
Déjà récompensé au festival de Locarno par le Prix du jury pour N’attendez pas trop de la fin du monde (2023), Radu Jude revient hors compétition avec Sleep #2. Figure de proue du cinéma roumain contemporain, Radu Jude revient dans la sélection officielle de Locarno avec ce nouveau récit qui, malgré son synopsis encore secret, apportera un nouvel échelon au cinéma politique et féroce du cinéaste.
« N’attendez pas trop de la fin du monde » de Radu Jude : un féroce collage politique« Bad Luck Banging or Loony Porn » : au bord de la crise de nerfs
Autre invitée du hors compet’, l’actrice, scénariste et réalisatrice Isild Le Besco qui présente le très personnel Ma famille chérie. Le film suit Estelle qui, pour fuir les violences conjugales qu’elle subit, quitte Rome avec ses enfants et arrive chez sa mère la veille d’une grande réunion de famille. Un récit puissant sur l’intime dont la dimension politique paraît évidente. Récemment, l’artiste avait incarné, aux côtés de bien d’autres dont Judith Godrèche, le mouvement de libération de la parole dans le cinéma français en portant plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour viol quand elle avait 16 ans et lui 62.
Pour découvrir l’ensemble de la programmation, rendez vous sur le site de Locarno.
Image : © UFO Distribution