« Pas évident, cet exercice de shooting », avoue Élise Levy quand on la retrouve à l’espace invités du Festival Silhouette après qu’elle a pris la pose devant l’objectif de notre photographe sur les hauteurs du parc de la Butte du Chapeau Rouge. Cheveux bruns, yeux clairs et voix posée, cette Parisienne de 29 ans dégage une douceur rassurante, qui transparaît dans son incandescent court métrage Minuit sur MSN. Un coming-of-age situé en 2008, qui raconte avec une tendre mélancolie la difficulté pour une fillette de 13 ans d’assumer son attirance pour une fille de son école.
« Cette douceur, c’est celle que je pose aujourd’hui avec mon regard d’adulte sur l’adolescente que j’ai été. Il y a une histoire de consolation », explique-t-elle, soulignant les accents autobiographiques de son film, mais précisant qu’elle est depuis « très peu portée sur les conversations virtuelles ». Dans la vraie vie, son « profil de bonne élève » la conduit d’abord à un master en politique sociale à Sciences Po, avant d’intégrer la section scénario de La Fémis en 2019. « J’ai mis du temps à considérer que le cinéma était une véritable voix d’orientation professionnelle », admet-elle. Désormais, plus question pour cette grande nostalgique de revenir en arrière. Elle vient de finaliser son second court La Rivière, un teen movie centré sur des adolescentes qui s’échappent de leur internat, qu’elle ambitionne d’adapter en long. Un projet alléchant pour celle qu’on imagine aisément marcher dans le sillage de cinéastes qu’elle adore : Sofia Coppola et .
Portrait : Julien Lienard pour TROISCOULEURS