Anouk Aimée, c’est elle, c’est Lola

Anouk Aimée (1932-2024), c’est l’éternelle Lola du film du même nom de Jacques Demy  – coup d’essai du réalisateur, paru en 1961, qu’Arte rediffuse en ce moment. On ressort pour l’occasion ce portrait que TROISCOULEURS avait consacré à l’actrice en 2012. Elle revenait sur une œuvre enchantée qui, sous le soleil de Nantes, contenait déjà toute la partition du rêve.


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« J’ai dit Prévert mais je parlais de Jacques, c’est un lapsus… » On a du mal à distinguer les yeux de chat d’Anouk Aimée derrière ses lunettes noires, mais c’est bien la même voix hésitante qui nous parle. « Demy s’est inspiré de ma tendance à passer du coq à l’âne : oh, il fait chaud, oh, j’ai mal à la tête, oh, j’ai envie d’une cigarette… », confie l’actrice.

En 1961, Lola – le film – enchantait les écrans avec ses chassés-croisés amoureux dans un Nantes rendu magique par la photographie de Raoul Coutard, d’un blanc incandescent. Un « Demy-monde » de rencontres hasardeuses, de marins chantants et d’amours déçues. La cruauté douce du réalisateur réservera d’ailleurs à Lola – le personnage – un sort tragique : fantôme amer dans le Los Angeles de Model Shop, elle finira découpée en morceaux dans une chanson des Demoiselles de Rochefort.

Reste que Lola – la chanson phare, écrite par Agnès Varda – retentit encore dans le cinéma français malgré sa gestation difficile : « Quincy Jones devait composer la musique, mais a dû repartir. Du coup, on a tourné la scène sur un disque des Platters. Le résultat final n’a rien à voir avec le tournage ! » Romain Duris reprendra cette mélodie dans 17 fois Cécile Cassard de Christophe Honoré. Avec la même grâce, mais en string.

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