« Drone » de Simon Bouisson : sous surveillance

[CRITIQUE] Après plusieurs séries réussies (« Stalk », « 3615 Monique »), Simon Bouisson passe au long métrage avec un drame oppressant qui questionne la montée de la surveillance de masse et la lente fin des libertés individuelles. En tête d’affiche, Marion Barbeau fait des étincelles.


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Étudiante en architecture, Émilie est soumise à une pression constante. Harcelée par un camarade de promo, attendue au tournant par un prof exigeant, elle découvre bientôt l’existence d’un drone qui épie régulièrement ses faits et gestes… Créateur de l’excellente série Stalk, Simon Bouisson dépeint ici une société de contrôle qui pousse sa population à la résignation. Profond et inattendu, son Drone va bien au-delà du simple thriller high-tech. Ce premier long exploite merveilleusement le malaise de son personnage principal pour pointer du doigt la convergence entre avènement du tout-numérique et domination masculine.

Du quotidien d’Émilie naît une épaisse sensation d’étouffement : si son jeune âge devrait être celui de tous les possibles, il est avant tout symbole d’enfermement. Et quand l’étudiante se mue en héroïne badass bien décidée à reprendre les commandes de son existence, le film atteint des sommets d’intensité. Aussi violent qu’émouvant, Drone peut compter sur une interprétation de haute volée : face à Marion Barbeau, qui incarne le malaise comme personne, Stefan Crepon et Cédric Kahn campent deux formes de menaces différentes, complémentaires mais tout aussi inquiétantes.

Drone de Simon Buisson, Haut et Court (1 h 50), sortie le 2 octobre